samedi 8 août 2015

Chronique linguistique

Cette chronique intéressera surtout Marc qui va en Islande bientôt et peut-être Nicolas le linguiste. Pour les autres, eh bien, c'est de la culture générale -- on n'en a jamais trop -- et puis vous serez capable de prononcer Eyjafjallajokull lors de la prochaine éruption, ce qui impressionnera tous vos amis! Vous serez même capables de l'écrire. 
 
Comment apprendre des éléments d'une langue sans repères ou presque ? ‎J'ai essayé  de me débrouiller sans avoir eu le temps de vraiment me préparer. Ce n'est que vers la fin du séjour que j'ai découvert que le guide Lonely Planet avait un petit glossaire. Je pense qu'il vaut toujours mieux voyager avec un petit lexique ou un dictionnaire.  Les trucs sur le web sur comment dire bonjour ou merci en islandais sont assez inutiles, surtout si vous n'avez pas d'idée de la prononciation. Mais les lexiques sont inutiles pour les langues qui mettent les mots bout à bout si on ne comprend pas le principe. Je me rappelle être allée au restaurant en Allemagne avec un dictionnaire et en avoir constaté l'inutilité totale pour comprendre le menu. 

Première leçon : il n'y a pas de longs mots en islandais, que de petits mots mis bout à bout -- comme en allemand. Donc, il faut apprendre les petits mots les plus fréquents. En voici une petite liste. Je vous explique après comment ça fonctionne.
Kirkje: église (church), très fréquent dans les noms de lieux (comme nos saints)
Skol: école (school)
Hus, au début ou à la fin d'un mot, a trait à la maison (house)
Bud, budín: magasin
Baer, baejar: ferme(s)
Laug, laugar: piscine
Gata, straeti : rue
Vegur: route
Vogur, Vik: baie
Fjordur: fjord
Fjalla: montagne 
Jokull: glacier
Vestur, austur: ouest, est.
 
Bon maintenant, pour lire, comprendre, dire, "vesturbaejarlaug", c'est facile. Vestur (ouest) -- baejar (fermes) -- laug (piscine) et donc vestur-baejar-‎laug: piscine des fermes de l'ouest. Vesturbaer est un quartier de Reykjavik. Et pour tous les lieux qui se terminent par Fjordur, on n'a qu'à  retenir le début: Hafna-fjordur ou fjord d'Hafna. Eyja-fjalla-jokull: glacier de la montagne d'Eya (le j se prononce comme un y). Il faut juste savoir où séparer les mots, ce qui devient vite évident puisque ce sont presque tous des mots de deux syllabes. Skolavegur: Chemin/route de l'école. 

Pour le super-marché par contre, une chance qu'ils mettent parfois des photos parce que ce n'est pas évident. Ça m'a pris un bout avant de découvrir que "naut" voulait dire boeuf et que pipersteak, c'était en général de la baleine (parce que c'est hrefna pipersteak et hrefna, c'est baleine). Au moins "lamb" est évident...et abondant. Je n'ai pas réussi à trouver du cheval (hestar).‎ Smor, c'est beurre, mjelk, lait. Très  important, dès  qu'il y a "reyk", c'est fumé. Reykjavik: baie des fumées. Et donc, pour la viande ou le poisson, "reyk" dans le mot veut dire que c'est fumé. 
 
En passant, j'oubliais, "Fisk, fiskur", automatiquement poisson. Et son pendant, vatn qui veut dire lac -- comme dans Myvatn, Lac des moucherons -- mais aussi eau -- comme dans sodavatn, eau gazéifiée.

Deuxième  découverte, les déclinaisons: les mots n'ont pas la même forme selon leur rôle dans la phrase, comme dans plusieurs langues dont le latin, le russe, l'allemand. 

Le complément de lieu d'abord. On dit Olafsjordur mais "I Olafsjordi" quand on veut dire "à Olafsjordur ". De même, gata (rue) se transforme en "i gotu", pour "à la rue...X"

Par ailleurs, le complément de nom demande l'ajout de "ar". On dit, pour la saga de Sturluson, saga Sturlusonar. Par contre le "s" sert aussi pour cela: Olafsjordur: le fjord d'Olaf. 
 
ET "ar" est aussi le pluriel de "ur": femme, c'est konur, et femmes, c'est konar. 

Voilà où j'en étais quand j'ai vu qu'on expliquait sur le net comment faire le pluriel et le féminin en islandais...mais je n'ai pas eu le temps de consulter.  Question: Est-il plus facile de comprendre le rôle des mots dans la phrase quand ça s'écrit différemment ? Dur à dire.

Dernier point: ça ne se prononce pas comme ça s'écrit, ce qui est assez difficile, entre autres pour comprendre l'oral ou le parler. Le "j", en général c'est "y", comme parfois le "g". Le "g" dur (devant a ou u, par exemple) se prononce "kh". Le "ur" à la fin des mots se prononce à peine, un peu comme notre "e muet". Les "r" sont très roulés comme dans Errrriksson.

Voilà donc où j'en étais quand nous avons dû quitter. Je n'avais en tout cas plus de difficulté à me rappeler des noms de lieux et à me faire comprendre quand je les disais. Et ça s'améliorait au super-marché.

‎A++

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