Quelques observations sur l'Islande, pêle-mêle, pour terminer.
Les Islandais ont à la fois une histoire de colonisation et de
domination coloniale. D'une part, ce sont au départ des Norvégiens qui
ont découvert et colonisé le territoire, vers le début des années 1000.
Cette période est racontée par les sagas dont
on parle abondamment. Il est possible de faire le circuit des sagas.
Les conditions de vie ont été extrêmement dures pendant de longues
périodes. D'autre part, l'Islande a été conquise par le Danemark qui a
pris le contrôle de toute l'économie du pays avec
des conséquences dramatiques (vers la fin du 18eme siècle, je crois).
Enfin, les Islandais tiennent énormément à leur langue et ils
n'empruntent pas à d'autres langues quand de nouveaux objets ou
phénomènes apparaissent. Ils ont créé le mot "tolva" pour "ordinateur".
Pas de parking ou de stop. Tout est en islandais "pur".
Se rappeler que l'islandais pur est du norvégien qui s'est développé en
isolation, mais
c'est un développement qui s'est produit bien avant la formalisation du
français tel que nous le connaissons.
Donc, ils sont à peine 330,000 et ils traduisent tout. Ça doit faire
vivre beaucoup de traducteurs per capita! On dit que c'est un des pays
qui historiquement a accordé la plus grand importance à l'éducation,
entre autres d'ailleurs dû à l'influence française,
en particulier sur Storluson si je me souviens bien.
Différences avec le Québec: les Français ont conquis un territoire
habité et ce n'était pas une île isolée mais l'Amérique au complet. La
conquête a bel et bien donné le contrôle de l'économie au conquérant
mais ça ne semble pas avoir été aussi clairement
"brutal" qu'en Islande pendant une aussi longue période, c'est-à-dire
aucun parlement, interdiction de commerce avec qui que ce soit d'autres
que les Danois, etc., ce qui explique sans doute l'unanimité du vote
pour l'indépendance. Par ailleurs, le français
est une des langues les plus parlées au monde, ce qui n'est évidemment
pas le cas de l'islandais.
Ceci dit, j'ai senti des similitudes, dans l'importance accordée à
l'histoire et à la langue, dans le fait qu'ils se voient un peu comme
des survivants qui ont vaincu l'adversité, tant celle des éléments que
la domination politique danoise, et qu'ils en
sont fiers.
C'est également une petite nation, très petite, où tout le monde
peut se connaître. Ça peut partiellement expliquer la crise économique.
Il est difficile de dénoncer ses amis ou ses parents quand on s'aperçoit
qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas
rond.
La plupart des jeunes parlent anglais assez bien mais quand même
toujours avec un accent. Les plus vieux, surtout hors Reykjavik ont
souvent beaucoup de difficulté à s'exprimer en anglais.
L'usage du prénom et la non transmission du nom de famille: il me
semble que ça doit avoir une certaine importance, cette absence de noms
de famille. Ici les femmes n'ont jamais changé de nom en se mariant. Et
tout le monde s'appelle par son prénom. Aline
me demandait si cela entraînait qu'il y ait plus de variété dans les
prénoms. J'ai demandé et on m'a dit que non. Le bottin téléphonique
contient donc une page de Arni, comme le nôtre comprend plusieurs pages
de Durand ou de Fortin, et quelques Danvoye bien
sûr !
Tout village comprend au minimum une église juchée sur les
hauteurs. L'intérieur est généralement très modeste, comme il sied aux
Luthériens. Tout l'argent va donc aux piscines, une par village
également, dont l'intérieur est loin d'être aussi modeste
que celui des églises. La nature humaine?
J'ai vu au plus une dizaine de personnes noires pendant mon séjour,
la moitié étant des touristes. Et, à une exception près, c'est à
Reykjavik que j'ai rencontré des Noirs islandais.
Les Islandais donnent l'impression d'être gentils en général.
J'ai pu constater qu'ils sont très contents quand ils s'aperçoivent que
nous avons compris la culture de la piscine, vraiment très importante
de façon évidente. Et j'en ai fait rire plusieurs
en leur racontant mon épisode de nuvite (voir récit de voyage).
Ayant
fréquenté abondamment les piscines, j'ai pu constater que ce n'est pas
parce que l'équipement pour faire du sport est disponible qu'il est
utilisé. Nous étions souvent les seuls à "faire
des longueurs". De plus, le surpoids était fréquent. Ce qui est bien,
c'est que ça n'empêchait pas les gens de se promener à poil et de
fréquenter la piscine. Décomplexés les Islandais.
Littérature
: les amateurs de polars connaissent Arnaldur Indridasson. Pendant que
j'étais en Islande, j'ai lu "L'ange du matin" de Arni Thorarinsson, un
autre polar. Ça porte sur l'époque de
la crise, vraiment très bon. Aussi une auteur découverte avant mon
départ, Audur Ava Olafsdottir, dont j'ai lu "L'embellie", aussi très
bon.
Musique:
J'ai trouvé des infos dans un guide et j'ai photographié la page pour
vous les donner. Les groupes ou chanteurs les plus connus: Bjork et
Sigur Ros, bien sûr, mais aussi GusGus, Mammut,
XXX Rottweiler et Olafur Arnald. Pour en savoir plus: www.tonlis.is et
www.icelandmusic.com et le blogue www.sonic-iceland.com/blog, le site du
festival Icelandic Airwaves www.icelandairwaves.is et le film
Backyard.
Cinéma : On m'a parlé de deux films à voir: "Land Ho" et "Secret Life of Walter Mitty"
Alors, bonne culture!
Au plaisir
P.S. Pour les filles seulement: la mode qui consiste chez nous à
pisser sur le siège de toilette en se disant que la suivante essuiera le
tout avec ses cuisses n'est pas arrivée en Islande. Ça fait plaisir !
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